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Les
familles de poissons
On classe les poissons selon leur degré de parenté
: chaque famille de poissons (ex : characidés,
cyprinidés, locariidés, anabantidés, belontidés
...) font chacune partie d'un ensemble plus large, l'ordre : par exemple, l'ordre des cypriniformes, comprend les characidés,
cyprinidés, cobitidés, etc ; l'ordre des perciformes, comprend
la famille des anabantidés, belontidés, cichlidés ...
Pour être sûr de s'y retrouver entre les différents poissons, même entre locuteurs de pays différents, chaque poisson
de chaque famille reçoit ensuite une dénomination en deux
parties et en latin, qui comprend le nom de genre (ex : Rasbora) et d'espèce (trilineata), dont le nom commun donnera en français
"rasbora ciseaux" ou "scissortail rasbora" en anglais ... Le nom de l'espèce est aussi très souvent donné
en l'honneur du découvreur : par exemple, l'anostome doré
(Fr.) a comme nom scientifique Anostomus ternetzi, de son découvreur
Carl Ternetz (1949), le -i indiquant que le découvreur est un homme,
-ae pour une femme.
La famille des cichlidés
Cette large famille regroupe des poissons vivant en Afrique, en Amérique du Sud et même au Moyen-Orient. Leur taille est très variable : de quelques centimètres pour les cichlidés nains à près d'un mètre ! Ils présentent des nageoires anale et dorsale allongées et pointues pourvues de rayons épineux et des lèvres assez épaisses.
Les cichlidés d'Amérique Centrale apprécient une eau dure ou assez dure et alcaline (pH 7.0-8.0) et s'approprient généralement un territoire important. La plupart ne sont pas adaptés à un aquarium communautaire mais pourront à la rigueur convenir à un aquarium spécifique de gros volume. Heureusement, des specimens plus petits existent tels Thorichthys meeki (14-15 cms), Cryptoheros nigrofasciatus (10-12 cms) ou bien Cryptoheros altoflavus, qui se contenteront d'un volume moindre (200 litres).
Les cichlidés d'Amérique
du Sud se retrouvent sur une vaste zone et nécessitent en
général une eau acide à neutre selon les cas. Certains
sont très gros et destructeurs (par exemple Astronotus ocellatus dit "Oscar", qui peut aller jusqu'à trente bons centimètres
et qui nécessite 600 litres au moins pour un petit groupe) mais le
choix pourra aussi se porter vers les espèces naines : dans le genre Apistogramma par exemple, on citera le magnifique Apistogramma
agassizii (7 cms) ou encore le flamboyant Apistogramma cacatuoides (7-8 cms), deux poissons polygames mais pouvant à la rigueur être
maintenus en couple (il faut éviter en tout cas d'associer deux espèces
d'un même genre pour éviter les conflits).
Enfin, le grand public reconnaîtra immédiatement parmi toutes
ces espèces le populaire scalaire (Pterophyllum
scalare) et l'élégant discus (Symphysodon
discus discus, Symphysodon aequifasciata). Le premier est
peu agressif sauf pendant le frai et peut être associé
avec des compagnons calmes et pas trop petits (le scalaire étant
un carnivore) pour un joli aquarium planté sud américain.
Les discus sont de nature plus fragile et nécessiteront un aquarium
à la fois spacieux, très calme et généreusement
planté; une eau acide est en outre fortement recommandée pour
le maintien de cette espèce (et indispensable pour sa reproduction).
Discus
photo : Future-PhD sous licence
CC BY-NC-ND
L'Afrique de l'ouest abrite des espèces naines suffisamment proches des cichlidés nains d'Amérique du Sud pour qu'ils puissent même partager le même bac (eau douce et acide) : ainsi, les Nanochromis sont relativement faciles à maintenir à condition de les maintenir en couple ou mieux en trio ou en harem (ratio de 2 ou 3 femelles pour un seul mâle afin de disperser l'agressivité en dehors de la période de frai).
Les grands lacs de l'est africain enfin sont particulièrement passionnants pour les amateurs de cichlidés. Le lac Victoria a une eau légèrement dure et son pH tourne autour de la neutralité tandis que l'eau du lac Malawi est légèrement plus dure et alcaline (pH 7.5-8). Le lac Tanganyka se caractérise enfin par une eau dure et alcaline (pH 8-8.5). L'habitat de ces poissons est de type rocheux et comporte de nombreuses crevasses et cachettes. On évitera de faire cohabiter des cichlidés de ces trois lacs, qui constituent 3 habitats bien distincts, à la fois pour des raisons de chimie de l'eau et de comportement. Là encore, la variété des espèces des grands lacs dépasse largement les ambitions de cette brève présentation : aussi, pour plus d'amples renseignements, je vous conseille la visite enrichissante des pages web de Philippe Burnel :
» plus d'infos (lien externe : ouvre une nouvelle fenêtre)
Labido jaune
Crédit : Big-E-Mr-G
sous licence CC BY-NC-ND
Mbuna nain Pseudotropheus Demasoni (Malawi)
Crédit : future-PhD sous licence CC BY-NC-ND
Neolamprogus brichardi (Tanganyka)
dit princesse du Burundi
Crédit : Big-E-Mr-G sous licence CC BY-NC-ND
La protection parentale
Les cichlidés sont des ovipares qui se distinguent
tout particulièrement par leur contrôle parental sur les oeufs puis les alevins (voir la section consacrée à
la reproduction). Ils pondent un nombre limité d'oeufs mais ceux-ci
sont défendus avec conviction contre les prédateurs - soit
par la femelle, soit par le mâle soit par les deux parents.
Ces poissons ont mis en place deux grandes stratégies : la plus courante
est la protection des oeufs déposés sur un support sur lequel ils adhèrent (pierre, morceau de bois, en position verticale
ou horizontale selon les espèces ...) et pour certaines espèces
à l'intérieur même d'une cavité (les oeufs sont
alors régulièrement ventilés); l'incubation buccale est encore une autre stratégie, utilisée notamment par des
poissons originaires du lac Malawi en Afrique. Dans les deux cas, les jeunes
poissons seront pendant les premières semaines surveillés
de près à l'intérieur de l'espace constitué
par le territoire (leur taux de survie est donc élevé).
Certains cichlidés restent fidèles à leur partenaire
toute leur vie, d'autres couples ne se forment que pour un épisode
unique de reproduction et certaines espèces sont même polygames
(constitution d'un harem).
Photo : Christophe sous licence CC BY-NC
Les cichlidés sont des poissons qui aiment forager et construire des nids : seul un nombre limité de plantes peuvent résister à cette activité, surtout en période de reproduction. Certains apprécient tout particulièrement creuser et déplacer le décor et même certains équipements lorsque c'est possible ! Il serait cruel de décourager ce comportement instinctif : mieux vaut bien aménager son bac en fonction (protection anti-choc pour le chauffage, plantes en pots ou ancrées ...). Les plus petits cichlidés sont en principe moins destructeurs (voire pas du tout pour certains).
Photo : Christophe sous licence CC BY-NC
La notion de territoire est aussi importante
chez la plupart des cichlidés : comme pour les diverses activités
de creusement, on peut dire en général que plus le poisson
est gros et plus son territoire sera étendu. Sous-estimer les besoins
territoriaux de certains de ces poissons est une erreur commune qui peut
se terminer très mal pour leur(s) victime(s). La comportement territorial
peut s'appliquer selon les cas aux poissons de même espèce,
moins souvent aux autres espèces et quelquefois même entre
mâle et femelle.
Un aquarium de taille généreuse est toujours un bon début
pour éviter les conflits mais dans certains cas l'installation d'une
grille de séparation sera nécessaire. Sur toutes ces questions,
le mieux est de bien se renseigner au préalable sur le comportement
de l'espèce en question et sur ses besoins (vie en solitaire, en
couple ou en harem ? comportement agressif ou non ?) : les cichlidés
sont une famille très variée (1500 espèces au moins)
et il n'y a pas de réponse toute faite. Des problèmes n'apparaissent
pas systématiquement avec les cichlidés, loin de là,
et la plupart d'entre eux peuvent facilement être évités
... à la condition d'avoir été été anticipés
et prévenus !
Photo : Nicora sous licence CC BY-NC-ND
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