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La
reproduction des poissons
Les poissons se divisent en deux grandes catégories :
- les ovipares : ils pondent
des oeufs. Ce sont, de loin, les plus nombreux.
- les vivipares : l'incubation des oeufs a lieu
dans la poche maternelle et les petits naissent tout formés. Les
exemples les plus connus sont les guppy, platy, molly.
La reproduction des poissons en zone tempérée est largement dépendante des saisons : le poisson rouge se reproduit
ainsi typiquement en bassin avec l'arrivée du printemps, lorsque
les températures se réchauffent et que la nourriture redevient
plus abondante.
Pour les poissons des zones tropicales, de nombreux facteurs
peuvent entraîner le déclenchement de la ponte : une pluie
ou un réchauffement des températures, l'influence de la lumière (beaucoup de poissons se reproduisent le soir ou au petit matin)
sont autant de stimuli possibles.
L'alimentation joue elle aussi un rôle important
dans le déclenchement de la reproduction : des poissons bien nourris
auront naturellement plus de chance d'avoir beaucoup d'oeufs et une plus
belle descendance.
Après une cour plus ou moins spectaculaire et même parfois
presque violente, les oeufs des espèces ovipares sont expulsés
par la femelle et rapidement fécondés par le mâle.
Certains poissons, les cichlidés par exemple, assurent un
contrôle parental (parfois la femelle, parfois le mâle,
parfois les deux) afin de s'assurer que les oeufs puis les alevins ne finissent
pas dévorés par les prédateurs ou que les oeufs ne
soient pas attaqués par les champignons (en retirant systématiquement
les oeufs non viables et en les ventilant grâce à leur nagoires
pectorales); mais d'autres espèces, généralement très
prolifiques, ne s'occupent absolument pas de leur progéniture : c'est
un bon pari en ce qui les concerne car les oeufs sont si nombreux qu'une partie finira bien par s'en sortir et les femelles peuvent alors
se permettre d'enchaîner plus rapidement les pontes.
Les cichlidés assurent un contrôle
parental
Photo : Nicora sous licence CC BY-NC-ND
En aquarium, un certain nombre de problèmes ou d'obstacles
peuvent cependant apparaître.
Tout d'abord, les poissons qui prennent soin de leurs oeufs et parfois même
des alevins doivent avoir un sentiment suffisant de sécurité : cela peut par exemple consister en une cache aménagée où
seront déposés les oeufs et que les poissons garderont contre
tout intrus; cela passe aussi par l'appropriation d'un territoire suffisant.
Faute de quoi les poissons délaisseront ou dévoreront même
leurs propres oeufs en "estimant" simplement que leur descendance
n'aura aucune chance de survivre et, faute de mieux, en s'offrant au moins
un menu très riche en protéines. Quelquefois, des juvéniles
peuvent également finir par être dévorés lorsqu'ils
ont cette fois atteint une certaine taille (ceci n'est pas rare chez les
cichlidés) : l'explication la plus simple est que, faute d'un espace
suffisant dans l'aquarium, les jeunes n'ont pu suffisamment prendre de distance
avec les parents qui les voient désormais soit comme une menace pour
la prochaine génération soit comme des compétiteurs
- la seule solution consiste donc à retirer les jeunes.
Pour les poissons ne s'occupant pas de leur progéniture, l'équation
est assez simple : l'aquarium est-il suffisamment vaste et comporte-t-il
assez de caches (décor, plantes) pour qu'une partie des oeufs et
des petits échapppent aux poissons adultes, y compris papa et maman
? Si ce n'est pas le cas, un bac de reproduction à
l'hygiène correcte devra être utilisé.
L'incubation des oeufs prend quelques
jours. Les larves quittent ensuite l'oeuf : pendant les tout premiers jours,
elles se nourriront grâce aux réserves en nutriments contenues
dans le sac vitellin. Les alevins passeront ensuite à diverses proies
plus ou moins microscopiques selon leur taille et leur espèce.
Cependant, chez les vivipares, dans la mesure où
les petits sortent tout formés, ceux-ci doivent eux être à
même de dénicher leur nourriture dès les premières
heures. Leur exceptionnelle mobilité dès les premières
minutes suivant l'expulsion du ventre maternel est un atout incontestable.
Guppy ou platy se
reproduisent souvent spontanément dans nos aquariums et ce parfois
même sans aucun mâle présent dans le bac. Les
femelles ont en effet la capacité étonnante de stocker le
sperme pendant six mois. Quelques-uns survivront même à la
prédation des adultes (mais pour optimiser leurs chance de survie,
on utilise un bac de reproduction d'où on retire la femelle juste
après la naissance)
Photo : evilnick (licence CC BY-NC-ND)
Les ovipares sont beaucoup plus prolifiques que les vivipares : cela s'explique
notamment par le risque de prédation sur les oeufs et les larves.
Les vivipares ont nettement moins de petits mais leur taux de survie, assez
élevé, permet de compenser aisément.
Il existe tout un tas de stratégies permettant d'optimiser la chance
de survie des oeufs en dehors de tout contrôle des parents. Par exemple,
de petits oeufs transparents auront beaucoup plus de chance d'échapper
aux prédateurs; les plus gros oeufs étant plus visibles, les
espèces qui les pondent exercent le plus souvent une surveillance
farouche.
L'incubation buccale est une autre stratégie utilisée notamment
par des poissons originaires du lac Malawi (Afrique) : la femelle commence
à pondre et récupère ses propres oeufs dans sa bouche.
Elle est ensuite attirée par le mâle qui libère sa laitance.
Elle récupère la laitance dans sa bouche afin de féconder
les oeufs et puis se dissimule dans une cavité rocheuse (épisode
particulièrement épuisant car elle ne peut plus s'alimenter
pendant cette période). Les oeufs sont peu nombreux mais le taux
de survie est très élevé et la femelle maintiendra
sa surveillance après l'éclosion.
Dernier exemple : les poissons appartenant à la famille des belontidés
(combattants, gouramis, etc) vivent dans un milieu souvent appauvri en oxygène,
auquel ils se sont cependant adaptés grâce à un organe
respiratoire auxiliaire appelé labyrinthe. Ces poissons
construisent un nid de bulles à la surface de l'eau, l'endroit où
l'oxygène est le plus concentré, dans lequel le mâle
dispose les oeufs après avoir aspiré l'air en surface : ce
nid sert de refuge aux oeufs et les bulles qui le forment restent stables
grâce à du mucus et adhèrent ainsi les unes avec les
autres. Pendant cette phase, tout intrus serait violemment chassé
par le mâle.
Le combattant est un pondeur sur nid de
bulles
Photo : andy.d sous licence CC BY-NC
La mise en place d'un bac de reproduction dédié pour certaines espèces, l'installation de grilles de séparation
en aquarium d'ensemble ou alors la mise en place d'abris rocheux pour les
cichlidés donnera, on le voit bien, les meilleurs résultats.
» la reproduction des vivipares : grands principes