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La
question des algues
Tout d'abord, une mise au point : c'est une évidence
sans doute mais les algues sont naturellement présentes dans l'environnement
depuis des millions d'années ... et sans algues, la vie telle que
nous la connaissons deviendrait impossible (cf l'atmosphère).
Même une rivière parfaitement propre a des algues (mais trop
serait un signe certain de déséquilibre); laissez un verre
d'eau pendant un certain temps dans votre jardin et, tôt ou tard,
lorsque le chlore se sera dissipé, les algues s'y inviteront (les
spores pouvant voyager dans l'air).
Cela étant, c'est un tout autre problème lorsqu'il s'agit d'une prolifération d'algues, qui rendent l'aquarium
non seulement inesthétique mais qui alourdissent la maintenance et
étouffent les plus belles plantes ! Dans l'idéal, les algues
doivent rester sous contrôle et en faible quantité.
Voici quelques conseils pour ne pas laisser les algues prendre le dessus et garder des plantes en bonne santé :
placer l'aquarium à l'abri de toute lumière
naturelle directe ou excessive (à défaut, on peut coller
une feuille de papier/carton noir sur le côté de l'aquarium
qui reçoit la lumière du soleil);
planter le plus généreusement possible dès le début
, sans négliger les plantes à croissance rapide ni les plantes
flottantes (car celles-ci prélèvent directement dans
l'eau tous leurs nutriments et tamisent la lumière) et, si vous pouvez
la dénicher, l'insolite Cladophora aegagropila, une boule
d'algues ... anti-algues (car elle absorbe efficacement les nitrates ).
éviter de surpeupler : une eau surchargée en déchets
organiques (nitrates, phosphates) servirait de nourriture aux algues. Pour
la même raison, il faut s'efforcer de nourrir raisonnablement ses
poissons avec des nourritures pas trop riches en phosphore (voir la section
sur l'alimentation).
éviter les bacs trop petits : les équilibres
y sont plus précaires et on aura peut-être tendance à
surpeupler, particulièrement si on débute;
faire des changements d'eau réguliers peut prévenir
la montée excessive des nitrates et surtout des phosphates. Un changement
de 10 ou 15% par semaine vaut mieux qu'un changement de 20% à 30%
par quinzaine.
choisir un éclairage de bonne qualité et en bonne quantité : 8 à 12 heures par jour suffisent largement dans la plupart
des cas. L'éclairage devra être adapté aux plantes (puissance
+ spectre lumineux) : par exemple, un éclairage fort pour des plantes
à croissance lente et aux besoins en lumière modérés
profitera inévitablement aux algues; à l'inverse, si l'éclairage
était trop faible pour les plantes, elles le feront savoir, en dépérissant
ou en poussant mal ... ce qui profiterait encore aux algues.
injecter du CO2 : une concentration insuffisante
en CO2 nuit à la bonne pousse des plantes, ce qui encourage indirectement
le développement des algues.
Cladophora aegagropila nécessite un éclairage fort. Son développement est plutôt lent.
ajouter des poissons mangeurs d'algues : ils vont se charger de brouter
les algues récalcitrantes. Mais attention quand vous les choisissez
: certains de ces animaux peuvent aussi s'intéresser aux plantes
(surtout si les algues viennent à manquer); d'autres ne s'intéressent
aux algues que lorsqu'ils sont juvéniles ou bien se tourneront de
plus en plus vers la nourriture artificielle destinée aux autres
poissons; enfin, l'ajout de tout poisson, qu'il soit mangeur d'algues ou
non, ajoute à la bio-masse, ce qui peut en retour favoriser de nouvelles
algues : le bénéfice est-il vraiment supérieur aux
avantages ?
nettoyer régulièrement à l'aide s'une raclette
à algues les zones où elles se développent.
les résines anti nitrates ou anti phosphates permettent d'en réduire significativement la concentration mais ne
s'attaquent pas aux vraies causes du problème. Toutefois, si le problème
était causé par la présence excessive de nitrates ou
de phosphates dans l'eau du robinet, ce serait alors une solution efficace
(une autre étant l'utilisation d'eau osmosée).
utiliser des produits chimiques est généralement déconseillé car c'est une solution à court terme et qui peut parfois endommager
les plantes (les algues et les plantes sont très proches : il est
donc difficile de se débarrasser de l'un sans nuire à l'autre).
Le problème est que les algues sont souvent anéanties dans
un temps très bref : en pourrissant, un grande quantité de
nitrates/phosphates sont relâchés et la boucle est bouclée
!
L'utilisation d'un produit biologique comme Stop-algues™ de Aquabio (très efficace contre les algues filamenteuses) ou bien l'excellent Protalon-700™ de e-Sha (plus versatile) est préférable car apparemment sans risque pour plantes et poissons (mais attention aux invertébrés).
JBL Conditionneur d'eau contre les algues
Un aquarium récemment mis en eau aura très souvent tendance à développer des algues, par vagues successives (on aura alors tout le loisir d'observer les inconvénients spécifiques de chaque type d'algues, ce dont je ne débattrai pas ici). Rien d'anormal puisque les plantes ont besoin de temps pour s'acclimater et pour bien utiliser les divers nutriments présents dans l'eau (dont les nitrates font partie) : pendant cette phase d'adaptation, ce sont les algues qui en profitent mais cette situation ne devrait normalement pas perdurer et, si le bac est suffisamment planté, les plantes devraient ensuite prendre progressivement le dessus et tirer partie pour leur développement d'une quantité raisonnable de nitrates et de phosphates.
Si on utilise de
l'eau du robinet dans son aquarium et qu'on fait face à un développement
d'algues continu dû à une quantité excessive de nitrates
et de phosphates, il peut être utile d'en déterminer la concentration
à la source (acheter pour cela un test en animalerie). En effet,
certaines eaux du robinet, dans les régions très agricoles
surtout, bien que respectant les normes de concentration maximale pour l'alimentation
humaine, contiennent déjà une quantité de nitrates
déjà élevée au robinet pour un usage aquariophile.
Lorsqu'on considère que le cycle azoté dans l'aquarium lui-même
résulte en une production plus ou moins importante de nitrates, on
comprend mieux pourquoi certains aquariophiles doivent faire face à
une réelle invasion d'algues ...
Certaines compagnies des eaux ajoutent également de très faibles
quantités de phosphates à l'eau du robinet dans la mesure
où ceux-ci ont la capacité de limiter la concentration de
plomb parfois présent dans les canalisations de nos maisons les plus
anciennes.
Pour l'aquariophilie, ces taux devant être maintenus à un niveau
suffisamment bas. Si le problème persiste et que l'eau du robinet
est à blâmer, en plus de planter généreusement
son bac, deux solutions peuvent être envisagées :
=> filtrer l'eau avec une résine absorbante (anti-nitrates et/ou
anti-phosphates);
=> utiliser de l'eau osmosée, qui sera ensuite reminéralisée
: un osmoseur permet en effet d'éliminer de l'eau les nitrates et
les phosphates mais aussi le chlore et les métaux lourds. Comme l'osmoseur
enlève toute sa dureté à l'eau traitée (ceci
serait telle quelle incompatible avec toute vie animale ou végétale),
il faut ensuite reminéraliser cette eau avant de l'ajouter à
l'aquarium (l'avantage ici est que vous pouvez aussi choisir la dureté
et le pH qui conviennent le mieux à vos poissons et à vos
plantes). Pour plus d'infos sur l'eau osmosée, merci de suivre le
lien en bas de page.
Les plantes ont la capacité étonnante de stocker en masse des nutriments pour un éventuel usage futur, au cas où ceux-ci viendraient à manquer. Cette capacité de stockage a tout de même ses limites : aussi, dès lors que la capacité maximale de stockage est atteinte, la plante ne stocke plus et ne consomme que ce dont elle aura besoin au jour le jour. Par conséquent, si les nitrates et les phosphates continuent parallèlement à s'accumuler, ce sont alors les algues qui se régalent du surplus.
Quelques
mangeurs d'algues très courants :
-Otocinclus vittatus ou Otocinclus Affinis (de paisibles et
infatigables mangeurs d'algues à maintenir en petits groupes dans
un bac bien planté et avec des compagnons de taille similaire ou
un peu plus grands; taille adulte : 4-5 cms);
-Crossocheilus siamensis (espèce plutôt paisible et
brouteur d'algues efficace, à maintenir de préférence
en petit groupe; taille adulte : 10-12 cms);
-Epalzeorhynchos kalopterus (peut parfois devenir territorial avec
le temps, aussi mieux vaut ne garder qu'un specimen à la fois si
vous ne disposez pas d'un très grand aquarium densément planté
et disposant de nombreuses caches; taille adulte : 10-12 cms);
-Epalzeorynchos frenatum : mêmes remarques que précédemment.
-les Ancistrus (généralement paisibles en aquarium
bien planté disposant de nombreuses cachettes; taille adulte : une
quinzaine de centimètres);
- Cardina japonica (crevette d'eau douce, 4-5 cms -> attention
à ne pas les introduire avec des poissons prédateurs et à
leur apporter des compléments végétaux si les algues
venaient à manquer : sinon, elle n'hésiteraient pas à
s'attaquer aux plantes; taille adulte : 4-5 cms).
Les poissons mangeurs
d'algues nécessitent un complément végétal lorsque
les ressources en algues de l'aquarium se sont taries : laitue, épinard,
rondelle de courgette blanchie très rapidement + comprimés
de fond à distribuer après que les lumières sont éteintes.
Il faut noter que certains de ces mangeurs d'algues sont opportunistes et
se serviront peut-être aussi dans les flocons distribués aux
autres poissons, ce qui n'est pas forcément une bonne chose pour
l'élimination des algues !
Le saviez-vous
?
Certains passionnés cultivent les algues ! Il s'agit en réalité
d'une variété spécifique d'algues filamenteuses de
couleur verte, lesquelles n'indiquent pas un déséquilibre
dans l'aquarium et qui ont aussi l'avantage d'être très esthétiques
lorsqu'elles se développent sur le décor (pierre, souches
...). Elles permettent en outre de faire concurrence à d'autres types
d'algues beaucoup moins esthétiques et sont consommées goulûment
par certains poissons.
Le saviez-vous
?
Certains aquariophiles ajoutent régulièrement ... des nitrates
et des phosphates dans leur bac très planté.
Cela semble très étrange de prime abord mais cette technique
est en réalité basée sur une connaissance précise
des besoins des plantes. Explication : les plantes aquatiques et semi-aquatiques
répondent à un ratio dit de Redfield-Richards 1,
qui établit que, dans des conditions optimales (éclairage,
diffusion de CO2, températures, oligo éléments, etc)
et dans un bac bien établi et très planté, le taux
en nitrates qui permet un développement optimal des plantes sans
favoriser les algues devrait représenter 10 à 15 fois
le niveau des phosphates. Un déséquilibre s'installant à
partir du moment où le taux des phosphates augmente et modifie ce
rapport en leur faveur (encourage les algues). L'ajout de nitrates doit
naturellement prendre en compte ceux qui sont rejetés quotidiennement dans le système du fait du cycle azoté et bien-sûr rester
à un niveau suffisamment bas pour ne pas stresser les poissons. Le
fabricant Kent Marine™ commercialise ainsi deux produits nommés
Kent nitro+ et Kent phos+ répondant à ce besoin et donne des
instructions très détaillées pour les novices ou les
connaisseurs sur le dosage à envisager (après une phase d'essai
et d'observation pour définir la dose précisément).
Voir le lien en bas de page pour plus d'infos.
1 Ce concept est une extrapolation
des recherches publiées en 1963 par Redfield, Ketchum et Richards
et établissant l'adaptation interactive du plancton en milieu marin.
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